Couverture fascicule

Gaston Wiet. — Introduction à la littérature arabe

[compte-rendu]

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, [8°, 337 pp. (« Coll. Unesco d'introd. aux littératures orientales »).

Il n'existe pas actuellement d'histoire détaillée de la littérature arabe, exception faite naturellement de la Geschichte der arabischen Litteratur de C. Brockelmann qui est en réalité un répertoire bio-bibliographique. Celle qu'a commencée R. Blachère, et qui comporte maintenant trois volumes, ne dépasse pas la fin de l'époque umayyade (milieu du vme s.) et les manuels dont on dispose par ailleurs, que ce soit en français (ceux de Ch. Pellat et de J.M. Abd -el-Jalil) ou en langues étrangères (ceux de H.A.R. Gibb ou de F. Gabrieli) restent succincts. Sans prétendre combler pareille lacune, Y Introduction de M. Wiet est cependant plus étoffée, et surtout elle présente cet avantage d'être écrite par un historien de la civilisation qui s'efforce de replacer les auteurs et leurs œuvres dans des courants de pensée plus vastes, liés eux-mêmes à l'évolution historique et sociale, et ne se contente pas, comme on le fait parfois, de distinguer entre œuvres de prose, de prose rimée et de poésie.

La périodisation adoptée par M. Wiet est traditionnelle, du moins pour les historiens : l'antiquité païenne, la formation de l'empire arabe (c'est-à-dire l'époque umayyade), l'âge d'or du califat abbaside (jusqu'au début du xe s.), le démembrement de l'empire califien (de 950 à 1050), du contre-chi'isme à la prise de Bagdad par les Mongols (de 1050 à 1260), l'Occident du xie au xme s., enfin les temps modernes, la Renaissance, l'entre-deux-guerres et les tendances actuelles. Mais il insiste avec raison sur l'évolution du milieu social et ethnique, si importante dans cet empire arabo-musulman où les conquérants se mêlèrent à des populations autochtones d'origines et de langues diverses, ainsi que sur les courants politico -religieux qui marquèrent les diverses époques. C'est ainsi qu'il est amené à distinguer, dans cette grande période d'activité littéraire qu'on a souvent coutume de traiter en bloc et qui correspond au califat abbasside, plusieurs époques, celle de l'empire centralisé, puis celle du morcellement et de l'apparition de mouvements « sectaires » actifs, celle de la réaction sunnite dite seldjoukide.

Traitant de l'âge d'or du califat, M. Wiet souligne d'abord l'importance de l'arabisation de l'empire et du développement des nouvelles écoles, grammaticales, théologiques, philosophiques ; mais surtout il montre comment le combat entre les partisans d'une culture mixte faisant place aux héritages hellénistiques et iraniens et les « orthodoxes, fidèles à un idéal arabe et islamique », combat qui donna à la vie intellectuelle de l'époque toute son intensité et toute sa richesse, se développa parallèlement à une poésie qui chantait « le plaisir de la débauche », sans abandonner d'ailleurs les thèmes politico-religieux, ainsi qu'à des œuvres d'imagination moins rares qu'on ne le croit d'ordinaire. Ce chapitre se lit aisément, mais peut-être aurait-il gagné à être mieux structuré, les différents aspects de l'activité littéraire étant parfois juxtaposés sans fil directeur apparent.

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