Couverture fascicule

Mathias Delcor. — Les Vierges romanes de Cerdagne et Conflent dans l'histoire et dans l'art

[compte-rendu]

Année 1971 14-55 pp. 275-276
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 275

, 40, 118 pp., 83 ill. dont une en couleurs, 2 cartes.

C'est un livre fort utile que l'abbé Mathias Delcor vient de publier sur les vierges romanes de Cerdagne et du Confient. On le citera comme exemple de monographie régionale sur un thème précis. Un inventaire exhaustif des pièces s'accompagne pour chacune d'elles d'une description précise, de la publication de photographies et d'une étude historique mettant en œuvre tous les documents ou témoignages anciens conservés.

A partir des données du style l'abbé Delcor établit des groupes de statues pour lesquels il propose parfois une tête de file. Certes l'entreprise était difficile, puisque, comme le rappelle Jean Ainaud de Lasarte dans la préface, des œuvres catalanes essentielles, comme sainte Marie de Ripoll, ont depuis longtemps disparu. Il n'empêche que cette monographie servira de modèle pour les enquêtes du même ordre à poursuivre dans l'ensemble des pays catalans.

Cet ouvrage retient l'attention pour une autre raison. En véritable historien, l'abbé Delcor a voulu savoir ce que représentait le culte mariai si vivace en Cerdagne. D'après l'emplacement des statues, on s'aperçoit que le patronage de Marie s'étendait à des édifices religieux très divers. Les uns faisaient partie d'un ensemble monastique, comme Notre-Dame de Sous-Terre au Canigou et la Vierge de la Crèche à Cuxa. D'autres fois, il s'agit d'une simple église paroissiale. Assez fréquemment, enfin, le sanctuaire appartenait à un hôpital destiné aux pasteurs transhumants ou aux pèlerins.

Par là s'esquisse une étude de la protection mariale embrassant tout ce qui touche au salut et à la vie. La vie sous ses formes multiples, depuis la fécondité de la femme jusqu'à la vie de l'âme.Le salut sous différents aspects : aussi bien la guérison des maladies par la vertu d'une eau miraculeuse que la libération du mal grâce à l'Incarnation.

Qu'était donc Marie pour les montagnards de Cerdagne à l'époque romane ? L'abbé Delcor pense qu'elle avait pris la place des déesses-mères en général, de Cybèle en particulier. Peut-être a-t-il raison. Mais on pensera aussi à une plus longue permanence : celle des anciens cultes néolithiques nés dans le monde des pasteurs et des agriculteurs. A un autre niveau, celui de l'histoire, Marie s'inscrit dans le contexte féodal du moment. Couronnée ou non, elle est la « Dame », avec laquelle le seigneur voisin doit compter. Sur un plan supérieur, enfin, qui est celui de la vie spirituelle, les clercs l'associent à l'œuvre du Salut par le Christ. L'abbé Mathias Delcor a eu raison de rappeler l'inscription du tympan de Corneilla-de-Conflent : Heredes vitae, Dominant laudare venite, per quam vita datur ; mundus per eam reparatur, où cette mission est clairement soulignée.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw