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Le premier Congrès International d'Études Mozarabes de Tolède (28 septembre-4 octobre 1975)

[compte-rendu]

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CHRONIQUE

IvE premier Congrès International d'Études Mozarabes de Tolède (28 septembre-4 octobre 1975). — Capitale de l'Espagne wisigothique, puis de l'Espagne reconquise de la fin du XIe s. à la seconde moitié du xvie s., Tolède est seule dépositaire privilégiée de la liturgie hispanique aujourd'hui conservée dans sa « chapelle mozarabe », fondée et dotée à cet effet au xvie s. par l'archevêque Jiménez de Cisneros. Détentrice des plus anciennes chartes dans lesquelles Alphonse VI, au lendemain de la Reconquête de la cité, reconnaissait dans la ville une triple population de « Castellanos, Francos et Muzarabes », Tolède se devait bien de relancer en Espagne l'intérêt scientifique pour les études mozarabes en organisant ce premier congrès international, après avoir participé à plusieurs reprises à l'organisation de colloques d'études wisigothiques.

Cette relance scientifique est une conséquence inattendue de l'« aggiornamento » promu dans tous les domaines de la vie de l'Église catholique par le Concile de Vatican II. Les encouragements à desserrer l'étreinte universelle de la liturgie romaine, pour donner aux églises locales la possibilité d'inventer ou de retrouver une expression personnelle dans leur vie liturgique, ne pouvaient évidemment que susciter en Espagne un regain d'intérêt pour les grandes traditions de la liturgie hispanique ancienne. Celle-ci, sur un tréfonds constitué dès les premiers siècles de la christianisation, a connu sa période créatrice la plus active dans le royaume wisigothique du VIIe s., avant de se perpétuer et de connaître un dernier enrichissement (en particulier pour l'hymnologie) dans l'Espagne du haut moyen âge : l'Espagne des royaumes reconquérants, et de la « mozarabie », dont les communautés chrétiennes survécurent difficilement sous la domination politique, la pression culturelle et linguistique, la tolérance religieuse décroissante de l'Islam d'Espagne.

Dans le sillage de cette renaissance d'une certaine autonomie culturelle des Églises, l'idée de ce Congrès naquit concrètement d'une double initiative, locale et nationale, pastorale et scientifique. A Tolède même, on sait que subsiste, depuis la fin du xie s., c'est-à-dire depuis les « fueros » concédés par Alphonse VI, le privilège des six « paroisses mozarabes » : le droit, reconnu à la fois par l'autorité royale et par la hiérarchie ecclésiastique, de pratiquer le culte et de recevoir les sacrements selon les rites de l'ancienne liturgie hispanique, droit concédé à tous les mozarabes, c'est-à-dire aux chrétiens qui, après la reconquête de la ville, avaient déclaré leur appartenance à l'une des six paroisses encore existantes. Soit, par ordre alphabétique, les églises placées sous les titres de Sainte-Eulalie, Saint-Marc, Saintes- Juste-et-Rufine, Saint-I,uc, Saint-Sébastien, Saint-Torquatus. Regroupés aujourd'hui dans une Confrérie mozarabe de Notre-Dame- de-1'Espérance, les descendants de ces « familles mozarabes » continuent d'attacher le plus grand prix au maintien de ces droits, et ils se considèrent en quelque sorte comme les plus authentiques descendants de la population chrétienne de la ville arabe du haut moyen âge. C'est à leur activité que l'on doit un notable regain d'intérêt local pour les restes matériels de ces paroisses mozarabes, et la restauration de leur liturgie dans celle qui est aujourd'hui l'une des plus belles de ces paroisses : l'église de Sainte-Eulalie, récemment restaurée dans la splendeur de son architecture « mudéjar », et de sa collection de chapiteaux, symbolique de la riche et antique diversité de la tradition tolédane. Ils s'échelonnent en effet de remplois du Bas-Empire et de l'époque wisigothique à quelques pièces du xve s., en passant par une série, très curieuse par ses graphismes superficiels et sans rapport avec l'architecture de l'antique corinthien : pièces authentiquement mozarabes, datables entre le vne et le xe s.

En même temps que les Tolédans réveillaient ainsi leur ardeur pour les traditions de leur mozarabie, l'exceptionnel travail de recherche scientifique réalisé par un bénédictin de Montserrat, professeur de liturgie au Collège international Saint- Anselme des bénédictins de Rome, le père Jordi Pinell, aujourd'hui

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