Couverture fascicule

Bernard Hétu : L'influence du contexte géomorphologique quaternaire sur la dynamique postglaciaire des versants raides de la Gaspésie septentrionale

[compte-rendu]

Année 1987 24-4 pp. 251-252
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 251

. Thèse de Philosophia Doctor, 1986, Université de Montréal, 568 p , 141 fig., 19 tabl., 37 photos, 4 fig , hors-texte, non publié.

Dans le domaine des morphodynamiques de versant et du Quaternaire laurentien, Bernard Hétu, avec sa thèse, vient d'apporter une contribution majeure. Trois grands thèmes sont explorés dans ce travail.

— La première démarche de l'auteur consiste à tenter de définir le contexte biophysique de ces versants depuis la fin de la glaciation et à reconstituer le cadre de mise en place des talus d'éboulis et des versants de Richter reliques de la région. En se retirant, il y a 13 800 à 10 500 ans selon l'importance des vallées, les glaciers ont laissé dans les séries friables de la Gaspésie (schistes, grauwacks, argilites) de puissants abrupts dépassant souvent 500 m d'amplitude Dans le contexte froid et asylvatique qui prévalait entre 13 800 B P et 10 500 B P , ces versants fragiles subissent une rapide évolution et beaucoup fonctionnent en système ouvert, les dernières langues glaciaires, la mer de Goldthwait, les eaux fluvio-glaciaires se chargeant de remobiliser les débris arrachés aux versants. Mais, dès 10 500 B P.-9 500 B.P., période charnière, avec le relèvement glacio-isostatique, l'émer- sion des terrasses mannes isole le pied des versants : le prélèvement distal étant alors bloqué, l'évolution des versants se fait sous la seule dépendance du processus d'élimination des parois glaciaires, en système fermé, alors que l'afforestation progresse sur les pentes les plus stabilisées.

— La deuxième contribution, sans doute la plus importante, porte justement sur l'évolution de ces versants et pourra rester comme un paradigme saisissant du concept de réadaptation morphochmatique en géomorphologie. Deux idées, fort bien documentées et apparemment contradictoires ressortent de l'analyse :

. dans l'ensemble, la courbe de ré-équihbration des versants affecte la forme d'une exponentielle décroissante, les plus gros transferts de matière ayant lieu, c'est une chose bien connue, pendant et juste après la déglaciation et allant en diminuant par la suite;

. mais comme chaque élément du milieu (socle, relief, végétation, sols) réagit selon sa propre courbe de ré-équilibration, on s'explique qu'à côté des versants stabilisés depuis 10 000 ans, subsistent d'autres milieux où la forêt holocène n'a pas étendu son rôle protecteur et qui sont le théâtre d'une dynamique péngla- ciaire très originale. Bien établi, datations à l'appui, le caractère métachrone des ébouhs montre, selon l'auteur, que ces derniers revêtent une signifiéation climatique médiocre : ce sont les derniers témoins d'une réadaptation de versants glaciaires dont l'intense et tardive activité morphogénique est due à la fois au fait qu'ils ont appartenu longtemps à des systèmes sédimentologiques ouverts, qu'ils avaient à leur tête d'impressionnantes mais fragiles

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw