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Les expédients du commerce anglo-gascon après la conquête française : ventes réelles et fictives de navires

[article]

Année 1966 78-77-78 pp. 263-270
Fait partie d'un numéro thématique : Yves Renouard : L'homme et l'œuvre
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les expédients du eommeree anglo-gascon

après la conquête française :

ventes réelles et fictives de navires

Dans les années 1480-1520, la vieille complicité commerciale anglo- gasconne semblait renaître de ses cendres. A la Grave, à Tropeyte ou aux Chartreux, les charpentiers de marine bordelais, fidèles à une très ancienne tradition, carénaient, réparaient, transformaient des navires anglais qu'on leur amenait à la fin de l'été, un ou deux mois avant les vendanges. Les Anglais faisaient même construire à Bordeaux, à Bayonne ou à Saint-Jean-de-Luz, des navires neufs, qui dépassaient parfois cent tonneaux. Il leur arrivait enfin, à l'occasion de leurs séjours fréquents et prolongés sur les bords de la Garonne d'y acheter, à des Bordelais, à des Bretons, ou à d'autres, des navires en qui changeaient ainsi de port d'attache, mais plus rarement de nom de baptême : il est bien connu qu'en débaptisant un navire on risque d'attirer sur lui la mauvaise fortune1.

En septembre 1494, le Breton Yvon le Dolori vendait ainsi à Le Barbier, marchand de Mountsbay, sa Françoise de Landerneau, de 25 tonneaux, dont le prix (300 écus d'Angleterre) devait être acquitté (pour les deux tiers en étain) vingt-et-un jours après l'arrivée du navire à Mountsbay. L'acheteur prenait également à sa charge la conduite de retour du maître jusqu'au Conquet*.

Un mois plus tard, le marchand bordelais Hanrry de Mons vendait, dans les mêmes conditions et pour le même prix, à Phelip Estoward, marchand de Bristol, une petite « carvelle », la Marie de Bordeaux, qui ne portait que 30 tonneaux mais n'en était pas moins gréée de deux et peut-être de trois mâts (un grand mât et deux mâtereaux). Le vendeur prêtait en outre à l'acheteur 108 écus, remboursables à Bristol en espèces et en marchandises. Estoward devait rapatrier à La Rochelle le maître, les compagnons, et le facteur du Bordelais8.

1. Quelques exceptions : Arch. dép. de la Gironde, 3E4186, fol. 186 r*, 30 déc. 1521 : «... la Pèlerine de Bourdeaulx, nunc vero vooatam Mariam-Mag- dalenam de Bristo ». -

2. Arch. dép. de la Gironde, 3E 4808, fol. 529 r°, 29 sept. ,1494. .

3. 3E 4811, fol. 229 v°, 10 nov. 1494.

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