Couverture fascicule

Sur l'histoire de l'abbaye de Conques : Bousquet (Jacques), Quatre études sur l'histoire de l'abbaye de Conques (XIIe-XVIIIe siècles), Rodez, 1964, (extr. du t. XXVIII des Mémoires de la Soc. des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron)

[compte-rendu]

Année 1967 79-81 p. 86
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Archéologues et historiens de l'art écrivent beaucoup sur Conques et son trésor - sans toujours se préoccuper du contexte régional d'histoire « totale » qui en a favorisé la floraison. C'est pourquoi il faut savoir gré au savant archiviste de l'Aveyron de rappeler, dans cette plaquette bien documentée, que si l'Église et le trésor de Conques sont aussi bien conservés, c'est parce qu'ils ont correspondu à une époque d'essor limité dans le temps et que la vitalité mesurée de l'abbaye l'a, par la suite, préservée de destructions graves comme de renouvellements également dévastateurs.

La première de ces quatre études porte sur les relations de l'abbaye et des comtes de Rodez aux xii*-xiii* siècles, essentiellement l'inféodation par l'abbé de Conques au comte Hugues en 1173 de Prades et des Enfrutz, puis celle de Lacalm avant 1268, et les hommages qui en ont découlé au XIIIe » siècle et en 1374. Les Enfrutz, où une petite bastide fut sans doute fondée par le comte, étaient surtout importants par le péage qui s'y percevait sur la voie du Languedoc en Rouergue : l'abbaye avant cette cession avait là une source de revenus considérable. -

Les lettres portant l'établissement d'un poids public pour le blé à Conques en 1326 montrent, à cette date, une abbaye encore bien peuplée et vivante avec quelques 50 religieux. Mais l'auto-biographie de l'abbé Raimond de Reilhac (1369-1389) est d'un intérêt beaucoup plus exceptionnel, non jar le type même de cet écrit, mais par le témoignage qu'elle donne des énormes revenus de l'abbé de Conques malgré les épreuves de ce temps. C'est d'ailleurs pour prouver sa générosité envers l'abbaye que Raimond de Reilhac a écrit. Entre 1370 et 1380, toutes ses largesses, outre les dépenses ordinaires, s'élevèrent & 2 000 francs d'or par an (orfèvrerie, vêtements sacerdotaux, construction du château de Lunel, mais aussi du château de Reilhac pour sa famille).

La démolition des quatre principaux châteaux de l'abbaye en 1760 donne enfin l'occasion de mesurer rétrospectivement, une dernière fois, la puissance de l'ancien réseau temporel de Conques. Ce travail « fini » et en profondeur est vraiment un coup de projecteur sur le passé du grand établissement, comme sur celui de tout le pays rouergat.