MELANGES ET DOCUMENTS

Note sur la disparition des formes anciennes de dépendance dans le sud du Massif central

(fin ?* -début x* siècle)* 3

Avant que la multiplication des châteaux à travers tout le Midi, vers la fin du x* et le début du xT siècle, vienne réduire les paysans à une nouvelle forme de servage1, des documents issus de l'Auvergne et des régions voisines, dans le Massif central, semblent bien révéler une tendance de cette paysannerie à s'élever dans l'échelle sociale, à obtenir une liberté jusqu'ici inaccessible aux anciens coloni. Cette tendance apparaît tout d'abord dans des chartes mentionnant des surfaces de terre considérables possédées en alleu par des paysans propriétaires : conséquence des défrichements poursuivis dans cette partie de la France depuis le début du ?* siècle2.

Cette amélioration de la vie paysanne ressort aussi de chartes le système connu sous le nom de medium plantum, selon lequel un propriétaire confiait un terrain en friche à un paysan ou à un groupe de paysans, qui le mettaient en culture. Ce contrat prévoyait, semble-t-il, une exemption de toute redevance pendant cinq ans, et, à la fin de cette période, un partage du bien désormais fécond entre le propriétaire et les exploitants, par moitiés : d'où ce nom de medium plantum. La part des exploitante était dès lors, soit possédée en alleu, soit tenue à des conditions beaucoup plus favorables en général que celles qu'obtenait le colonus moyen travaillant sur des champs anciens. Les premiers contrats de ce genre, qui nous soient parvenus, datent des premières décades du IXe siècle. A la fin de ce même siècle, ainsi qu'aux x* et xT, ils semblent avoir été relativement nombreux en Auvergne et aux