Guy-Roland GALY*
L'EXPLOITATION DES HOUILLÈRES EN LANGUEDOC ET LE MARCHÉ DU CHARBON
AU XVHP SIÈCLE1
Après le repli économique, la détresse des campagnes au début du règne de Louis XV, la province de Languedoc aborde, dans le deuxième tiers du siècle, son âge d'or d'une activité économique diversifiée, brillante sur bien des registres, mais contestée par d'autres provinces concurrentes. Une confiance excessive dans un petit nombre de produits, la conjugaison de la concurrence extérieure et de contretemps amène, à partir de 1770 surtout, la multiplication des faillites et ., le ralentissement de la consommation intérieure. Moissons et vignobles sont menacés par la chute des cours, un peu partout la draperie connaît des jours difficiles. A cet époumonnement des activités traditionnelles, on a parfois opposé la vitalité et la modernité des houillères, compte tenu de leur modicité en regard des minières d'Anzin et de Rive-de-Gier. Le succès tardif de l'exploitation du chevalier de Solages, l'aventureuse tentative de M. de Tubeuf à Alais, témoignent d'heureuses initiatives, étrangères souvent aux capitaux locaux. Plus significatifs des condi- « ditions du marché sont les déboires et les échecs des petits exploitants, gentilshommes, commerçants ou laboureurs. A la fièvre des suscitée par les Etats de Languedoc, qui aura son écho jusqu'à la fin du siècle, succède la plupart du temps l'angoisse des renoncements la vanité des efforts consentis, telles qu'elles ressortent des mémoires remis aux subdélégués de l'Intendant, récriminations suspectes certes ?
* Agrégé de l'Université, 28 ter, rue Frédéric Fabrège, Montpellier.
1. La thèse de M Rouft, Les mines de charbon en France au XVIII* siècle. . Etude d'histoire économique et sociale, Paris, 1922, xn + 624 p., traite avant tout des mines du nord et du centre. Pour le Languedoc, cet auteur a utilisé essentiellement les séries F bis 7612, 7618, 7622-26, 7667, 7670, 7676, 7682-4, 7691-2, 7696, 7699, 7700, 7892, 7893 des Archives Nationales. Le résumé imprimé des séries de l'Intendance de Languedoc, ne peut dispenser de l'étude du fonds lui-même, très riche (O 2700 à 2735, 1317, 1370, 1951, 5658, 5661, 5478 et 5560). L'ouvrage de A. Bardon, L'exploitation du bassin houiller d' Alais sous l'Ancien régime, Nimes, 1898, 384 p., rend compte des fonds du Consulat de Nimes. U est précieux pour la période antérieure au xvm* s. Les papiers de la famille ¦ Tubeuf ont été utilisés par M. Rouît, Tubeuf. Un grand industriel français au XVIIIe siècle, Paris, 1922, 126 p.
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