LIVRE SIMPLE, LIVRE COMPLEXE,

OÙ SE SITUE LA FONCTION ÉDITORIALE ?

par Abraham A. Moles

La règle d'or de la fonctionnalité, celle qui dirige tous les arts appliqués, c'est l'adéquation de l'ouvrage à un but clairement exprimé. Le graphiste, technicien, et quelquefois, ingénieur en communication, dans la mesure même où il se veut fonctionnel, n'échappe pas à cette règle. Il doit formuler, éventuellement en rapport étroit5 avec l'éditeur, avec l'auteur, avec son commanditaire de façon générale, le but poursuivi dans'la réalisation et la mise en pages du livre dont il est l'un des artisans essentiels. Ce but qui lui est assigné, c'est de trouver le mode de présentation, le mode d'exécution, le design global de l'ouvrage,- et d'établir ce qu'on appelle de façon générale la partie graphique de l'ouvrage : illustrations, schémas, figures, mise en pages de l'ensemble par rapport au texte, fusion du message à la fois typographique et graphique, dans un tout homogène qui doit exercer le maximum d'effet pour le minimum de moyens.

Or il sait que son rôle dans l'édition d'un livre, d'une publication, d'un magazine, d'un prospectus, représente une part très substantielle de la charge financière de l'édition, même quand les nouvelles applications de l'informatique aux arts graphiques, ce qu'il n'est pas abusif d'appeler la graphimatique, viendront changer sensiblement le déroulement de son travail.

Son rôle restera de construire la forme globale de l'ouvrage à partir des éléments partiels : morceaux de textes linéaires, fragments d'images ou d'illustrations, de signes — sans oublier les blancs qui laissent l'œil se