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Couverture fascicule

« Des miroirs équivoques », par. Louis Ouéré

[compte-rendu]

Année 1982 54 p. 127
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Page 127

Lcuis Quéré

DES MIROIRS EQUIVOQUES

(aux origines de la communication) Ed. Aubier, coll. Babel (214 p., bibliographie).

Un livre original dans le concert habituel des stéréotypes sur les révolutions techniques et les mutations de notre société médiatisée. La grande nouveauté du travail de Louis Quéré réside dans sa façon de poser le problème : dépassant les mesures et chiffres d'audience. les études de comportement inspirées du fonctionnalisme américain, l'auteur s'interroge sur l'articulation entre les structures sociales d'une époque donnée et Jes moyens d'information qui lui correspondent. Par exemple, il étudie .l'exigence de transparence inscrite au fronton des temples modernes de la technocratie, avec pour conséquence la réduction de l'épaisseur du tissus social : « plus de scène, plus de jeu, plus d'acteurs, plus de conventions, plus de rituel, plus de médiations ». La répudiation du neutre favorise la « communication de masse », les techniques prennent le relais des médiations symboliques antérieures. Notre société prétendue intimiste est minée par le mal secret du narcissisme (d'où le titre du livre).

S'appuyant sur les thèses de Habermas (enfin traduit en français), l'auteur jette les bases d'une approche historique des formes

de vie socioculturelles, des modalités d'échange social et pose la question fondamentale : le monde moderne est-il le fruit d'une simple variation des structures universelles de communication ? Au contraire, sommes-nous en présence d'un changement de structures ? Des pages éclairantes sont consacrées à l'espace . public libéral, avec ses cafés, ses salons, clubs et journaux, avec un commerce culturel de société qui faisait fi du rituel, des hiérarchies ; le xvma siècle contribue ainsi à instaurer un nouveau régime de l'autorité, à séculariser la culture. Un autre chapitre important (genèse de la sphère moderne) est consacré à la société du spectacle, à l'importance du simulacre : pour croire, il faut avoir vu ou être vu. D'où un incessant jeu de miroirs, qui nous mènent « naturellement » à une information réduite à la science-fiction.

Résumer un ouvrage aussi dense est une tâche impossible. Je souhaite simplement donner envie aux lecteurs de juger par eux-mêmes ce travail vraiment original qui propose à la recherche une nouvelle problématique sur l'histoire de la Communication. Anne-Marie Laulan

Dans le précédent numéro de notre revue et dans l'article « Pathologie de la communication dans l'entreprise» de Yveline Baticle, deux précisions sont à ajouter pour une meilleure compréhension de l'article :

1) Tableau I Légende

Al : antenne informatique.

ACE : antenne construction entretien

2) Tableau I bis

II représente les différentes altérations des circuits de la communication et doit se su- oerposer au tableau I, ce qui est impossible j reproduire sans la couleur.