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« Voir la vérité : le journalisme de télévision », par Hervé Brusini et Francis James

[compte-rendu]

Année 1982 54 pp. 124-125

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Hervé Brusini et Francis James

VOIR LA VERITE:

LE JOURNALISME DE TELEVISION

P.U.F.

L'étude de l'information télévisuelle en France, qusnd elle a été faite, s'est bornée à analyser les rapports du pouvoir central aux différentes époques, à la fin de la IVe République et tout au long des vingt- cinq ans d'histoire de la • Ve République, avec la télévision, et à démêler les liens tissés entre les responsables de la télévision et les responsables de l'Etat. L'étude de Hervé Brusini et Francis James descend plus . profond à l'intérieur de son objet, considéré comme ayant son autonomie et son évolution propres, indépendantes des hommes qui cherchent à le canaliser et à le manipuler. Ils analysent la structure du langage de l'information télévisuelle et sa transformation - au fil des années, assurés que la structure et ses changements s'imposent aux hommes autant que ceux-ci îles influencent. Leur approche et leurs concepts implicites sont ceux de la nouvelle histoire et, d'ailleurs, les références universitaires qu'ils mettent en avant dans leur travail sont Georges Duby, Paul Veyne, Fernand Braudel, Jean Lacouture [les citations de ce dernier, théoricien de l'histoire immédiate, étant empruntées à VEncyclopédie de la Nouvelle Histoire, dirigée par Jacques Le Goff et éditée par Retz). De cette pêche en eau profonde — et quelque peu trouble — les deux auteurs, à la fois journalistes et docteurs en science politique, ramènent à la surface quelques idées claires et originales. A ses débuts, la télévision a cru — faut-il dire caressé l'illusion — qu'elle allait inventer un nouveau journalisme et un nouveau journaliste, remettre à l'honneur en le portant à la perfection parce qu'elle disposait d'une caméra, le journalisme des grands reporters du siècle dernier et du début du siècle, de Jack London à Joseph Kessel qui, avec leur stylo, donnaient à voir. Les premiers journalistes de la télévision étaient des aventuriers tout terrain qui braquaient leur caméra et leur micro sur les lieux où il se passait quelque chose. Ils rapportaient

des témoignages qu'ils se refusaient à commenter ; le téléspectateur ajoutait •lui- même dans sa tête ou autour de la table familiale, le commentaire qui s'imposait à lui. Ce journalisme-là, né au sein des premiers J.T. de 1949, s'est épanoui à la fin des années 60 dans le magazine « Cinq colonnes à la une». Et Roger Louis — récemment disparu — courant en battle-dress de l'Algérie au Congo, est le prototype du journaliste de cette époque et de ce style de journalisme.

Lentement, insidieusement, la conception de l'information télévisuelle s'est transformée en profondeur pour aboutir à une présentation presque opposée à celle des débuts.- A Roger Louis, courant le monde pour « Cinq colonnes », on peut opposer Dominique Bromberger, aux lunettes cerclées de fer et au nœud papillon désuet, installé dans un studio de la rue Cognacq-Jay. La cassure se marque nettement vers 1965. Des spécialistes font leur entrée au Journal Télévisé et remplacent le commentateur universel (Claude Darget, Georges de Caunes). C'est d'abord Edouard Sablier pour la politique étrangère, François de Closets pour la science — en particulier pour suivre la grande aventure spatiale — Emmanuel de la Taille pour l'économie. Deux citations de responsables de l'information, à deux époques différentes, marquent nettement le changement de tendance. En 1958, Pierre Corval, rédacteur en chef adjoint du J.T. déclare : « La première manière de faire de l'information télévisée, c'est de dépêcher sur les lieux de l'événement un cameraman. » En 1967. Jean-Louis Guillaud, producteur de « Séance tenante » et futur directeur de l'information, dit : « Nous ne sommes pas chasseurs d'images... Entendons-nous : nous ne refusons pas le film en tant que tel, mais nous le choisissons pour servir d'insert ou de rupture eu quand c'est un document exceptionnel. » Au fil du temps, le sDécialiste l'emoorte sur le reporter, l'examen l'emporte sur l'enquête, la connaissance mise en forme l'emporte sur l'expérience vécue, la pédagoqie sur le témoignage, l'exolication sur la description. Dans la première période, un reoortaae télévisé durait ce que durait l'événement.

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