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Le site minier antique de Pioch-Farrus (Commune de Cabrières, Hérault) : recherches préliminaires

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Année 1984 17 pp. 327-337
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LE SITE MINIER ANTIQUE DE PIOCH-FARRUS

(commune de Cabrières, Hérault)

RECHERCHES PRÉLIMINAIRES (1)

Une enquête menée aux Archives Nationales laissait entrevoir la richesse archéologique du secteur minier de Cabrières, encore exploité dans le 1er tiers du xxe siècle (2). Un article paru en 1911 dans l'Anthropologie, émettait l'hypothèse d'une extraction du cuivre dans cette région dès l'Age du Bronze (3). Récemment une équipe de préhistoriens s'est attachée à poursuivre l'étude de cette zone (4). Le résultat de leurs recherches et quelques trouvailles fortuites prouvent l'existence d'une activité minière remontant au-delà du Bronze Ancien, jusqu'au Néolithique Final (5). Au cours de ces investigations divers témoignages sur une industrie gallo-romaine et peut-être médiévale sont apparus. C'est alors qu'à la demande de P. Ambert, nous sommes intervenus (6).

La colline du Pioch-Farrus se trouve sur le territoire de la commune de Cabrières, à 10 km environ au sud-ouest de Clermont-l' Hérault (fig. 1 et 2) (7). Cette région, au paysage accidenté, couverte d'une végétation méditerranéenne parfois très dense, possède une histoire géologique mouvementée, propice à la métallogenèse. Les terrains primaires (carbonifère, dévonien, ordovicien) qui composent le substrat, sont parcourus par de nombreuses failles organisées en gros suivant deux axes NE-SO et SE-NO. Elles sont occupées par des filons de quartz dont certains d'entre eux, c'est le cas à Pioch-Farrus, sont minéralisés en cuivre (azurite, malachite, cuivre gris) essentiellement sur les « nœuds » de failles. Le minerai de la région de Cabrières se caractérise par une teneur parfois assez forte en antimoine (8). La roche encaissante est le plus souvent dolomitique ou schisteuse. Six points d'extraction antique ont été reconnus sur le Pioch-Farrus; récemment l'arrachage d'une vigne a permis de localiser un site d'habitat (ou de traitement métallurgique ?) du début du Ier siècle ap. J.-C. (9).

Nous avons choisi d'intervenir sur le site inventorié : Pioch-Farrus 4, où des haldes apparaissent au pied d'une petite falaise de 2 à 3 m de hauteur. Deux sondages réduits effectués en 1982 avaient mis au jour des « foyers » jugés d'époque médiévale d'après l'examen de la céramique, ainsi que des

(1) Un sondage s'est déroulé sur ce site du 8 au 14 mai 1983. Notre travail a grandement été facilité par l'accueil que nous a réservé la municipalité de Cabrières. Nous tenons à remercier tout particulièrement MM. Guiraud, maire et Martinez, adjoint. M.-C. Bailly-Maître, J.-M. Berry, C. Landes, N. Houles, J.-F. Oudard, F. Perazza ont participé à la fouille et à la prospection profonde qui a suivi. Ces recherches s'effectuent dans le cadre d'activité de l'E.R.A. 1055 du C.N.R.S.

(2) Archives Nationales, série F 14, boîte 8082. Commencée dès l'âge du Bronze, l'exploitation des mines de cuivre de Cabrières s'est poursuivie aux époques gallo-romaine, médiévale (Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1879, t. VIII, Preuves n° 54, col. 379, juin 1184), moderne et contemporaine (xviii'; xixe entre 1846-1853, 1878-1879; xxe siècle entre 1920-1922 et 1925-1928).

(3) G. Vasseur, Une mine de cuivre exploitée à l'Age du Bronze dans les garrigues de l'Hérault, L'Anthropologie, 22, 1911, p. 415, 416; voir aussi Daubrée, Aperçu historique sur l'exploitation des métaux en Gaule, Revue archéologique, 1868, 17, p. 305.

(4) Animée par Paul Ambert, chargé de recherche au C.N.R.S.

(5) P. Ambert, H. Barge, J.-L. Espérou, Mines de cuivre préhistoriques de Cabrières (Hérault), premiers résultats, Journées de paléométallurgie, Compiègne, 1983, p. 225-227.

(6) M.C. Bailly-Maître travaillant sur les mines et la métallurgie médiévale de la région sud-sud-est du Massif Central; Chr. Landes ayant, quant à lui, entrepris une recherche sur le même thème et le même secteur géographique, mais à l'époque gallo-romaine.

(7) Coordonnées : Lodève 2643 ouest, 1/25 000; x, 683, 380; y, 3142, 740; z, 170. Parcelle cadastrale, Cabrières B419.

(8) P. Ambert, H. Barge, J.-L. Espérou, art. cit., p. 227.

(9) Infatigablement, N. Houles prospecte les garrigues de Cabrières.

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