Couverture fascicule

« L'enfant et l'acquisition du langage », de P. Glérou

[compte-rendu]

Année 1980 45 pp. 124-125
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Pierre Glérou

L'ENFANT

ET L'ACQUISITION DU LANGAGE

Paris, P.U.F., 1979. Prix approximatif: 68 F.

Voici un ouvrage à lire par tous ceux qui veulent poursuivre leur réflexion sur le débat, toujours d'actualité, ouvert entre les partisans des théories « environnementa-

iistes » et ceux des théories « innéistes » de l'origine et du développement des capacités dans l'individu et dans l'espèce. Prenant résolument le contrepied des tenants « d'un certain type de discours fondé sur des impressions, des rapprochements, des suggestions », P. Glérou propose d'étudier l'acquisition du langage par l'enfant à travers l'analyse de différentes méthodes de recherche et par une ' réflexion critique sur les faits mis en évidence par les différents chercheurs cités par l'auteur, avec en filigrane la référence aux cadres théoriques « qui permettent de les interpréter et souvent ont conduit à les découvrir ». C'est ainsi que de nombreux développements mènent à la rencontre de « théories générales qu'on ne peut dénommer autrement que philosophique ». Mais fidèle à son projet l'auteur propose les éléments d'une discussion à ouvrir et ne s'engage pas dans celle-ci. Il laisse son lecteur libre de bâtir sa réflexion à partir des données recueillies. C'est sans doute ce qui justifie l'absence d'une conclusion personnelle (qui manque un peu au lecteur formé par la rhétorique classique et « plus philosophe que psychologue » que je suis !).

Le chapitre premier rapporte les expériences qui reposent sur la comparaison devenue classique entre l'enfant et l'animal après que l'auteur ait rappelé le sens de cette recherche dans un domaine où la thèse de l'originalité et de l'incomparabilité de l'homme continue à être défendue avec vigueur, voire passion, par certains. Et le lecteur, au fi! des pages, (re)trouve les noms connus des chimpanzés, sujets de divers apprentissages : Washoe, confronté par les Gardner au langage gestuel des sourds, Sarah et Lana formées par Premack et Rum- back à des « langages visuels ». L'auteur amène à réfléchir sur les différences de modalités de l'apprentissage, l'animal « apprenant à la suite d'un véritable dressage et ne produisant pratiquement rien par imitation » (p. 64). Au terme de sa relation des diverses expériences, Pierre Glérou pose une première fois la question de la spécificité de l'intelligence humaine, définie comme « l'activité de construction de modèles » (p. 69).

Les trois chapitres suivants traitent du « développement sémantique », puis des rapports entre syntaxe et sémantique et entre cognition et langage. Les principales questions liées à l'acquisition du langage, et plus généralement au langage, sont ici posées, toujours en rapport avec des démarches de recherche sur des points particuliers ; ainsi

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