Couverture fascicule

Présentation

[liminaire]

Année 1980 32 pp. 7-10
Fait partie d'un numéro thématique : Les actes de discours
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Présentation

Après le numéro 20 de Communications, où sont parues les études de J.-C. Anscombre sur « même » et de J. Milner sur l'interrogation, et plus récemment le numéro 30, où une place importante était faite à « cette partie de la sémiologie, longtemps délaissée, qu'on appelle, à la suite des auteurs anglo-saxons, la pragmatique, ou étude du langage en acte * », il a semblé que le moment était venu de consacrer un numéro entier de la revue aux recherches prenant pour objet renonciation linguistique. Ces recherches ont connu un essor particulièrement frappant depuis les travaux du philosophe anglais J.-L. Austin sur les speech acts, les actes de discours, et le vingtième anniversaire de sa mort, survenue en 1960, nous donne aujourd'hui l'occasion de rendre à sa mémoire un hommage collectif.

Austin a mis l'accent sur le fait qu'en parlant nous accomplissons des actes ; cette constatation serait triviale si les actes en question n'étaient une catégorie d'actes sui generis, irréductibles non seulement aux actes infralinguistiques, comme l'acte de phonation, et supralinguistiques, comme ces actes « perlocutionnaires » (intimider, flatter, convaincre...) dont l'accomplissement au moyen de la parole doit être rejeté parmi les effets de celle-ci, mais irréductibles aussi à l'acte proprement linguistique consistant à dire quelque chose (acte « locutionnaire » dans la terminologie d' Austin). Soit un acte locutionnaire, par exemple l'acte de dire à un auditeur A qu'il devrait prendre un peu de repos ; en accomplissant cet acte, le locuteur accomplit aussi un acte perlocutionnaire, qui est fonction des réactions de A : le locuteur, par exemple, peut agacer A en lui disant ce qu'il lui dit, ou le convaincre de prendre du repos, ou encore X émouvoir par tant de sollicitude. Mais il est un autre type d'acte, à côté des actes locutionnaires et perlocutionnaires, que le locuteur accomplit par son énonciation : dans notre exemple, le locuteur conseille à A de prendre un peu de repos. Le conseil n'est, selon Austin, ni un acte locutionnaire ni un acte perlocutionnaire, mais un acte « illocutionnaire » ; et la thèse d' Austin, du moins celle qui lui vaut l'hommage que par ce numéro nous lui rendons, est la thèse selon laquelle en parlant nous accomplissons des actes illocutionnaires 2.

1. R. Barthes et F. Berthet, « Présentation », Communications 30 (1979), p. 4.

2. La terminologie française n'est pas très bien fixée, et l'on dit parfois « locutoire », « illocutoire » et « perlocutoire » au lieu de « locutionnaire », « illocutionnaire » et « perlocutionnaire ». De même, speech act est parfois rendu par « acte de parole » ou « acte de langage »; De même encore, l'anglais implicature (cf. plus loin) est rendu tantôt par « implication », tantôt par « implicitation » — une jolie trouvaille de Dan Sperber — et tantôt par « implicature ».

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