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Sandro Carocci, Baroni di Roma. Dominazioni signorili e lignaggi aristocratici nel Duecento e nel primo Trecento

[compte-rendu]

Année 1996 30 pp. 139-141
Fait partie d'un numéro thématique : Les dépendances au travail
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Sandro Carocci, Baroni di Roma. Dominazioni signorili e lignaggi aristocratici nel Duecento e nel primo Trecento, Rome, 1993 (collection de l'Ecole française de Rome, 181), 496 p., tables, cartes, index. Cette importante recherche, fondée sur le dépouillement de nombreuses sources (archives privées et ecclésiastiques, diplômes des rois angevins et registres pontificaux) s'inscrit dans la lignée féconde des études italiennes sur la constitution des classes dirigeantes à l'époque communale ; présentant les grandes lignes problématiques de cette historiographie en introduction, l'auteur situe son objet de recherches « à cheval entre l'Italie des communes et le Mezzo- giorno monarchique et féodal » (p. 8) - et la remarque ne vaut pas seulement sur le plan géographique. C'est donc à grandes enjambées que Sandro Carocci nous emmène, des campagnes latiales et au-delà, à travers les possessions seigneuriales des puissants lignages de ces barones urbis qui, entre la fin du xiv siècle et les premières décennies du xnr siècle, ont su s'imposer au faîte de la noblesse romaine. L'histoire de la montée en puissance de cette noblesse relativement récente (celle des Annibaldi, Caetani, Colonna, Conti, Orsini, Savelli... en tout treize lignages dont l'auteur reconstitue la généalogie et cartographie le patrimoine à la fin de son ouvrage) est intimement liée à celle de la papauté. Continuateurs de la politique d'Adrien IV, les grands papes romains du second xir siècle (Clément III, Célestin III et Innocent III) imposent leur pouvoir à l'ensemble du Latium. Pour mener à bien leur politique de centralisation, ils ont besoin d'alliés sûrs dans la noblesse romaine, et les trouvent dans ces familles nouvelles qui peuplent le sénat et la curie. Le népotisme, en somme, est un mode de gouvernement dont les papes ne peuvent se passer pour affermir leur autorité. La mort de Grégoire IX en 1241, qui clôt la longue série des pontifes d'origine romaine ou latiale (elle ne reprendra qu'en 1277 avec l'élection de Nicolas III), libère les forces antibaroniales de la commune romaine (notamment dirigées par Brancaleone degli Andalô, qui met à bas 140 tours patriciennes) ; mais loin de sonner le glas de la puissance des barones urbis, cette période est celle de l'enracinement seigneurial des lignages dans la campagne romaine. Celui-ci se maintient intact jusqu'aux xive siècle, lorsque le pontificat de Boniface VIII, la montée en puissance de la commune romaine à partir de 1313 et, finalement, l'éloignement de la curie obligent les familles baroniales à un ridimensiona- mento de leurs ambitions politiques. C'est à l'étude de ces patrimoines baroniaux dans la campagne romaine que s'attelle Sandro Carocci. Sous le pontificat de Nicolas III, on compte une centaine de castra latiaux tenus par les barons, qui parviennent à maintenir concentrées et compactes leurs possessions le long des grands axes de communications. Cet incastellamento duecentesco, qui se caractérise par l'emprise baroniale sur le territoire, ne provoque pas - à l'inverse de son aîné de l'époque

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