Francis Balle

INSTITUTIONS ET PUBLICS DES MOYENS D'INFORMATION

Editions Montchrestien. 40 F.

Le premier mérite de cet ouvrage est de replacer les moyens de communication de masse dans leurs différents milieux culturels : juridique, d une part, et socio-économique, d'autre part. Trop souvent et trop longtemps, les auteurs ont traité de la presse, de la radio et de la télévision comme si elles étaient indépendantes de la société dans laquelle elles étaient nées et se développaient. Ils se comportaient comme si une théorie des mass media pouvait croître sans s'appuyer sur les conditions historiques et régionales de l'apparition des mass media (et aux critiques admises aux visions et intuitions de McLu- han, on peut ajouter celle-ci), comme si une théorie générale des mass media existait déjà ; or, nous savons qu'il n'en est rien. En revanche, ce que nous ont appris les études au niveau microsociologique sur les moyens de communication de masse, c'est au contraire l'importance, la pesanteur des situations locales. L'homme — l'homme politique et les décisions qu'il peut prendre — n'est plus absent du monde des media. Il ne s'agit plus de savoir ce que les media font aux sociétés, mais, au-delà et mieux, ce que les sociétés font des media. L'ouvrage de Francis Balle, maître de conférences de l'université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris, se présente à la fois comme la réflexion d'un juriste, d'un économiste, d'un sociologue. Ce triple point de vue en fait la richesse. Il nous paraît enfin être, par !a façon d'abor-