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Après les autoroutes, le stationnement, etc., la "communication" payante ?

[autre]

Année 1973 20 p. 118
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Libres critiques

Après les autoroutes,

le stationnement, etc.

LA « COMMUNICATION » PAYANTE ?

Qu'est-ce que la civilisation de consommation ?

M. de la Palisse aurait dit : « Une civilisation qui consomme ».

Mais surtout où tout ce qu'on consomme est « payant » : si mon arrière-grand-mère, qui vivait à Saint-Mélany en Ardèche, savait que j'achète aujourd'hui des bouteilles d'eau, je crois qu'elle tomberait à la renverse. Il me souvient que, lorsque j'étais encore enfant, la France entière avait été révoltée en apprenant qu'en 1940 certains paysans, sur les bords des routes, vendaient de l'eau aux réfugiés.

Nul doute que mes arrière-petits-enfants achèteront de l'air. Après tout, ce n'est pas si fou : ne suis-je pas par rapport à l'air, que je peux encore respirer sans peine, à peu près pur, gratuitement, dans la position même où mon arrière-grand-mère était par rapport à l'eau ?

Pour en revenir à la communication, le système est très simple et bien au point :

Première étape : On transforme les échoppes en supermarchés où personne ne parle plus, sauf la sono qui (contre argent, bien entendu, toujours) diffuse publicité et conseils.

Les queues sont tellement longues aux caisses que la caissière ne regarde même pas sa cliente en lui tapant son bordereau, ce qui fait qu'à la fin de la journée, elle a peut- être vu 5 000 voisines de son quartier sans vraiment les regarder.

Deuxième étape : On ouvre, en face, des « magasins de conversation » où l'on remplace les papotages de la crémière et du boucher par des entretiens à 35 F l'heure. C'est génial, il suffisait d'y penser ! A San Francisco, un ingénieur de trente-cinq ans, Dick Braunlich, et sa femme Chris, vingt- deux ans, économiste dans une banque, viennent de fonder un magasin spécialisé qui s'appelle : « Conversation ». Il est divisé en 14 salons particuliers. Dans chacun de ces salons, pour 35 F de l'heure, on peut venir parler à quelqu'un qui vous écoute, de ses problèmes petits et grands, ou même de n'importe quoi, simplement pour parler.

Nul doute que, dans une civilisation où la communication ne se fait plus que par les mass media, les mini media de ce genre ont sûrement beaucoup d'avenir.

Claude Vielfaure.

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