André Gouillou

LE BOOK BUSINESS

Paris, Tema-Editions, 1975, 30 F

L'édition se meurt, l'édition est morte... Si... C'est, à peu de chose près, le sens de cet ouvrage d'André Gouillou ; ou, plutôt, une certaine édition va mourir, celle qui pratique une politique" où l'on choisit chaque jour, contre la culture populaire, une culture éli- taire. Tout le monde est cité à comparaître au tribunal d'André Gouillou : l'Etat, l'éditeur, le distributeur, le libraire, l'écrivain et même le lecteur. Ce sont évidemment les structures de l'édition qui sont mises en cause, un système où toute une série de privilèges sont âprement défendus par des professionnels qui n'ont ni la véritable compréhension de leurs intérêts ni la conscience du rôle qu'ils devraient et pourraient jouer. L'analyse d'André Gouillou arrive parfois à être à la limite du parti pris et de l'injustice, mais, en tout état de cause, le tableau général n'est guère réconfortant : l'impression se dégage à la fin que, dans le « book business », tous les dés sont pipés. Plus grave encore, dit l'auteur : « La » crise que nous subissons n'est pas seule- » ment une crise économique, ni de régime, » ni de société. Elle est une crise du com- » portement de l'homme, de sa vocation, de » sa fonction. » Ayant ainsi tenté de décrire le mal, André Gouillou prescrit les remèdes qui, selon lui, seraient propres à empêcher que McLuhan ne chasse définitivement Gutenberg. Mais, hélas ! ces remèdes sont moins convaincants que le diagnostic de la maladie, ce sont, tout au plus, des palliatifs, même s'ils sont financés par le P.M.U. : grands organismes de lecture publique,