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Joël Blanchard éd., Représentation, pouvoir et royauté

[compte-rendu]

Année 1998 34 pp. 143-145
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Joël Blanchard éd., Représentation, pouvoir et royauté (Actes du colloque organisé par l'Université du Maine les 25 et 26 mars 1994), Paris, Picard, 1995, postface de Philippe Contamine, 340 p., index général. Sur un sujet déjà bien balisé par une abondante bibliographie, la jeune équipe de l'Université du Maine a réussi un volume riche et novateur. Le fait est suffisamment rare pour qu'il soit signalé : les dix-huit communications qui composent ce recueil, au-delà de la diversité des approches et de la variété documentaire, s'intègrent dans une problématique ferme et réfléchie, formant ainsi plus que des actes de colloque : un essai collectif. On peut s'en convaincre aisément en parcourant l'index général, fort utile, qui égraine - outre les personnages et les œuvres étudiés - les notions fondamentales de l'histoire politique de la fin du Moyen Âge. Historiens, juristes, littéraires et spécialistes des images ont donc été réunis autour de la question de la représentation du pouvoir princier. Une démarche interdisciplinaire, donc, et européenne - même si l'on peut regretter l'absence de contributions à l'histoire de la Péninsule ibérique - qui tente de tester l'hypothèse formulée par Joël Blanchard dans son avant-propos : « Le pouvoir est discours sur le pouvoir ». Et ce discours, assurément, est d'abord juridique : dans cette perspective, Jacques Krynen reprend, après d'autres, la question de l'utilisation du droit romain dans la construction idéologique de la monarchie française. La question, pour l'auteur, ne relève pas de la « renaissance du droit romain » mais de la « naissance d'un droit scientifique qui, grâce surtout à un persévérant travail d'adaptation des leges romaines, s'impose comme le foyer d'une nouvelle rationalité au service de la régulation sociale ». Il en va de même pour Françoise Autrand qui, relisant l'ordonnance d'août 1374 dans son contexte juridique, politique et intellectuel, n'y trouve pas seulement les règles de la succession à la couronne (d'ailleurs inspirées par le modèle impérial), mais un véritable « effort pour dégager la couronne de la personne royale », tout en maintenant l'amour du roi au cœur de la relation politique. L'idée de représentation est donc abordée par ses deux versants, politique et symbolique. C'est ainsi que Peter Lewis analyse la réticence des rois de France à assembler les États Généraux, préférant se priver des avantages symboliques de la représentation royale pour ne pas entamer l'autorité monarchique. On retrouve d'ailleurs ce problème dans Le songe de Pestilence étudié par Jean Batany, dans lequel les Assemblées d'États - où la paysannerie est représentée à l'assemblée du Tiers - ont un pouvoir de décision. Et c'est également au sens politique que Riccardo Fubini prend le terme de représentation pour analyser le rapport complexe que nouent les « Parlements » florentins du Quattrocento entre pouvoir oligarchique, régime de parti et contrôle des scrutins. Toutefois, l'essentiel du volume s'attache aux rituels, aux cérémonies et aux signes du pouvoir. On y trouve donc une contribution classique sur le

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