PROBLÈMES DE REPRÉSENTATIVITÉ DANS LES ÉTUDES FONDÉES SUR LA RECONSTITUTION DES FAMILLES
par Jacques DUPAQUIER
La présente communication a été volontairement limitée aux pro¬ blèmes de représentativité dans les études fondées sur la reconstitu¬ tion des familles. Il ne faut pas perdre de vue qu'il existe d'autres types d'études nominatives, qui semblent devoir se développer dans les années qui viennent, mais, grâce à la méthode ingénieuse, précise et pratique mise au point par MM. Fleury et Henry, les reconstitutions de familles ont pris une nette avance depuis dix ans, principalement en France, et c'est leur succès même qui pose aujourd'hui le problème de leur représentativité.
En réalité, le problème présente un double aspect :
— celui de la représentativité des localités choisies,
— celui de la représentativité des familles reconstituées.
Personne ne pourrait dire au juste combien de villages français ont été étudiés en bonne règle depuis la parution de Crulai (1959). Les estimations varient de 100 à 300. Beaucoup de monographies parois¬ siales ont été élaborées quasi clandestinement; beaucoup ont été entre¬ prises qui n'ont pas été achevées; la plupart demeurent inédites et les résultats semblent devenus propriété privée de quelques professeurs d'Université qui se réservent d'en tirer parti, sans qu'on ait toujours la garantie qu'ils puissent aboutir; les fiches sont très rarement déposées à l'INED ou dans les archives, contrairement à ce qui avait été prévu. Enfin, des mémoires accessibles au chercheur, une partie seulement a été publiée. Nous en avons résumé plusieurs dans les Annales de démo¬ graphie historique (1969), mais bien des années s'écouleront avant que nous puissions songer à une nouvelle publication de ce genre. La plu¬ part des études paroissiales sont donc destinées à demeurer manus¬ crites, et tout ce que leurs auteurs peuvent espérer, c'est un article dans une revue régionale et un bref résumé dans le Bulletin de la Société de démographie historique. Cette situation peu encourageante
