LES NIVEAUX PROTOHISTORIQUES DE VOPPIDUM
DE VIÉ-CIOUTAT, A MONS-MONTEILS (Gard)
(Fouilles 1966-1968)
Des vestiges encore bien visibles d'un rempart de pierre sèche qui enserre complètement le site, des glanures de surface abondantes, ont valu à Y oppidum de Vié-Cioutat (« Vieille-Cité » en français) une certaine notoriété, auprès des habitants du voisinage d'abord, des érudits puis des préhistoriens du Languedoc oriental ensuite. Mais, faute de recherches systématiques, et malgré une abondante littérature, Vié-Cioutat était fort mal connue. Les quelques fouilles, très limitées, effectuées en 1952-1953, prouvaient l'existence d'un gisement d'époque gallo-romaine, et J. Jannoray en 1955 se refusait à admettre toute occupation du site antérieure à la Tène III (1).
Les fouilles que nous avons entreprises en 1966 sur cet oppidum et poursuivons depuis lors (2) permettent de connaître la chronologie du gisement et de fixer le faciès culturel de chacune des périodes d'occupation des lieux. Trois phases successives, séparées par des hiatus, ont pu être déterminées : l'une au Chalcolithique, la seconde de la fin du vie à la fin du ive s. av. J.-C, et la troisième, du milieu du Ier s. av. J.-C. à la seconde moitié du ne s. ap. J,-C. La première correspond à une occupation partielle du site, les deux suivantes intéressent toute la surface de Yoppidum (3).
En attendant la publication d'ensemble de ces travaux, les résultats des trois premières campagnes de fouilles (1966-1968) seront seuls exposés ici, en ce qui concerne
(1) J. Jannoray, Ensérune, contribution à Vélude des civilisations préromaines de la Gaule méridionale, Paris, 1955, p. 39-40, note 4.
(2) Nous remercions tous ceux grâce à qui ces recherches ont pu avoir lieu : MM. les Directeurs des Circonscriptions H. Gallet de Santerre, puis G. Barruol pour les Antiquités Historiques, M. Escalon de Fonton pour les Antiquités Préhistoriques ; Mme Bertrand de Bagard, MM. R. Carrière de Saint-Jean-de-Ceyrargues et C. Rouvain d'Uzès qui ont autorisé les travaux sur leurs propriétés ; les municipalités de Monteils et de Mons qui ont abrité l'équipe de fouilles dans des locaux municipaux ; toutes celles et tous ceux enfin qui nous ont aidé sur le chantier ainsi que P. Py qui a réalisé les clichés des figures 16, 17, 22, 32, 33, 39, 40 et 47.
(3) L'occupation du site pourrait être plus ancienne : M. Louis, R. Bruguière, La Vié-Cioutat, l'oppidum et la station préhistorique, Rev. des Musées, Fouilles et Découvertes archéologiques, 26, 1930, p. 50-60, décrivent une « station néolithique à faciès particulier des stations méridionales de plein air » ; cette station s'étend au Sud et au Sud-Est de Vié-Cioutat, sur les « pentes méridionales du petit mamelon qui précède Voppidum et jusqu'aux confins mêmes du camp ».
