Couverture fascicule

Des risques de rupture du savoir ouvrier

[article]

Année 1979 10 pp. 94-98
Fait partie d'un numéro thématique : Aspects humains et sociaux de l'économie industrielle
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Des risques de rupture du savoir ouvrier

par René CH1LIN

Chargé de mission au Commissariat général du Plan

(Service industriel) *

L'évolution technologique est-elle menacée ? Cette question doit être posée, si le processus de rupture de l'accumulation du savoir, aujourd'hui observable, devait se poursuivre. Les conditions économiques de gestion de la force de travail et la pénétration de l'automatisation concourent à la destruction du potentiel ouvrier des pays industrialisés. Le terme ouvrier est ici pris au sens large et s'applique à tout agent d'une transformation voulue par l'homme. Il s'agit tout aussi bien de l'artisan, de l'ingénieur que de l'ouvrier proprement dit. Nous devons prendre garde aux conséquences de cette destruction du potentiel ouvrier. Elle pourrait se traduire, à terme, par une incapacité de reproduction de l'outil productif, par un arrêt du développement industriel et par une remise en cause profonde du progrès technique. Par contre, il paraît évident qu'il existe une autre alternative. Elle consiste à garantir à l'ouvrier la maîtrise de son travail.

L'efficacité, pendant une certaine période, de certaines organisations du travail, peut conduire à une appréciation fausse de la valeur de l'acte de travail. C'est notamment le cas du Taylorisme. En permettant un niveau de production élevé à partir d'une main d'œuvre peu qualifiée, il a eu des résultats économiques spectaculaires. Il a même permis la diffusion d'une certaine forme de culture technique par la consommation massive de produits au contenu technologique non négligeable. Mais l'analyse ne peut s'arrêter là. Il faut d'abord prendre en considération que cette organisation du travail n'a été rendue possible que par la distribution d'un savoir ouvrier, préalablement acquis, tout au long de la séquence de production. Ensuite, en regard de cette efficacité limitée dans le temps, il faut vérifier si elle génère ou non, les possibilités de reproduction et d'adaptation nécessaires à l'entreprise pour garantir sa survie et son développement dans le cadre de l'évolution. C'est bien sous ce dernier aspect que l'organisation scientifique du travail paraît terriblement défaillante.

Son incapacité à assurer la promotion ouvrière ne permet pas d'obtenir les ajustements nécessaires entre l'investissement en moyens de production et la capacité du potentiel ouvrier à les mettre en œuvre. Autrement dit, suffit-il d'investir, sans tenir compte du facteur travail, pour s'adapter et donc survivre ?

Examinons la relation de l'homme à son travail. Chaque opérateur cherche à appliquer à l'objet de son travail, l'acte de travail qui lui ménage le maximum d'efficacité et de confort, compte tenu des moyens dont il dispose. Cette démar-

* Le contenu de cet article n'engage que son auteur.

94 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 10, 4' trimestre 1979

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