TROIS GACHETTES DE BRONZE DE L'INDRE-ET-LOIRE par. MM. G. Cordier, J.-P. Millotte, R. Riquet

I. — Amboise («Les Châtelliers»)

Les circonstances de la découverte sont relatées pour la première fois par l'abbé Bossebœuf dans son ouvrage sur Amboise : « En Novembre 1861, un vigneron trouva, presqu'à V angle du chemin des Châtelliers et de la crête du coteau, à 3 mètres environ de cette crête et d'une maison bâtie sur le penchant à pic du coteau, à l 'endroit dit « le Clos des Girouettes », alias « le Clos Mignonnet », une cachette qui renfermait quantité de débris enfouis à une profondeur de 0 m. 70 environ ».

Ces indications sont assez précises pour permettre de localiser la cachette sur la bordure Nord du plateau des Châtelliers, à environ 200 mètres à l'Est de l'enceinte du château, près du chemin rural n° 72, au lieu actuellement désigné au Cadastre « les Gironnets » (section G., parcelle n° 677). La maison dont il est question est probablement une vieille demeure du xve siècle connue sous le nom de « Maison des Pages de Charles VII » (fig. 1).

On peut situer à environ 500 mètres à l'Est de ce point2 la découverte des vestiges d'un atelier de fondeur faite en 1895 (communication Gabeau à la Soc. Archéol. de Touraine) : dans une cavité rectangulaire de 1 m. 50 x 1 mètre et de 1 mètre de profondeur étaient déposés environ 150 kilogrammes de lingots de bronze dont un fragment fut offert au musée de la Société Archéologique de Touraine ; l'analyse d'un échantillon a donné les résultats suivants : cuivre : 83,5 %, étain : 10 %, antimoine : 5 %, plomb : 1,5 % (d'après Dubreuil- Chambardel).

Le plateau des Châtelliers, qui s'élève au confluent de l'Amasse et de la Loire constitue un site archéologique remarquable : sa pointe est occupée par le château d'Amboise derrière lequel s'élève une première levée ; mais, l'ouvrage le plus impressionnant est le rempart rectiligne qui barre l'éperon sur une longueur de 450 mètres, sa hauteur est de 3 à 4 mètres, sa largeur d'une quarantaine de mètres ; il se termine à chaque extrémité par un mamelon plus élevé, à celui du Sud est adossée la ferme dite la Motte. Ce rempart est bordé, à l'extérieur, par un fossé d'égale largeur prolongé au Nord par un vallon naturel qui descend vers Belle-Roche. La différence de niveau entre le fond du fossé et le sommet du rempart atteint 6 mètres. A l'intérieur du camp s'élève une motte artificielle de plus de 6 mètres de hauteur et d'un diamètre moyen de 65 mètres, désignée « la Butte de» César ».