Circonscription de Midi-Pyrénées1. J. Clottes, Directeur
Hautes-Pyrénées
Aventignan. — Grotte de Gargas. MM. A. Clot et M. Cantet ont présenté au 96e Congrès national des Sociétés savantes (Toulouse, 1971) leurs travaux sur un certain nombre de gravures de la grotte de Gargas, et surtout sur les peintures de la grotte supérieure. S 'appuyant sur le fait que le tunnel qui sépare les deux parties de la grotte a connu un nouvel apport d'argile depuis le Périgordien, puisque quelques traits du sanctuaire des gravures ont été recouverts, ils considèrent que les peintures de la salle supérieure pourraient être datées d'un Périgordien évolué et être attribuées au style III de A. Leroi-Gourhan.
En 1971, M. C. Barrière a entrepris la monographie de l'art pariétal de Gargas, et a procédé aux relevés des multiples gravures et tracés digitaux de cette grotte, moins connus que les célèbres mains négatives.
Ce travail a permis de recenser un bon nombre de représentations animales jusqu'ici inédites, surtout dans la Salle des Crevasses, où des têtes de bovidés très schématisées vues de profil ont été tracées avec un seul doigt dans l'argile molle et peuvent ainsi se distinguer des nombreux tracés digitaux voisins, faits avec 2, 3 ou 4 doigts. De fines gravures, effectuées sur la roche, ont également été découvertes, en particulier dans la grande carène qui conduit à la Galerie des Oubliettes,
1. Informations rédigées par le Directeur de la circonscription, à partir des documents qui lui ont été fournis par les chercheurs,
ainsi que dans la Salle de la Pierre noire précédant le Camarin (fig. 1). Un dos et une encolure de cheval peint en noir, sur la paroi droite de la Grande salle, après le Sanctuaire des Mains, est la seule peinture animale connue dans la partie inférieure de la grotte.
Grâce aux superpositions de figures, une certaine évolution stylistique peut être décelée. M. C. Barrière distingue provisoirement 4 phases :
1) des têtes en profil absolu ; les cornes, en perspective semi-tordue, sont séparées par un large vide. La plupart des figures tracées au doigt appartiennent à ce type, mais également des gravures fines du Camarin et de ses annexes ;
2) l'œil et l'oreille sont représentés, et les cornes sont reliées par une ligne frontale ; le corps est plus ou moins complet ;
3) les détails anatomiques se multiplient (œil, naseaux, poils, détails des sabots) ; les cornes sont toujours décalées l'une par rapport à l'autre, et non en perspective latérale normale ;
4) figures exécutées par larges grattages, superposées à toutes les autres dans le Camarin.
Espèche. — La grotte du Bois de Cantet, découverte en 1960 par M. J. Jolfre, a dû être fermée en 1965 après que la moitié environ du gisement magdalénien qui s'y trouve eût été dévastée par des clandestins. MM. A. Clot et M. Cantet, qui ont bien voulu effectuer ce travail, ont entrepris de fouiller le gisement en 1972, après avoir nettoyé et tamisé les déblais (fig. 2 et 3). Ils ont également procédé au
Gallia Préhistoire, Tome 16, 1973, 2.
