OBSERVATIONS SUR L'ALLÉE COUVERTE DU BOIS COUTURIER A GUIRY-EN-VEXIN (Val d'Oise)
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Analyse pollinique
par Michel GIRARD
Les fouilles effectuées en 1973 par la Direction régionale des Antiquités préhistoriques, immédiatement après la restauration de l'allée couverte, ont permis de retrouver sous un pan de mur écroulé un squelette quasiment complet. Ces recherches récentes ont confirmé l'appartenance à la civilisation Seine-Oise-Marne du site, mais certains tessons montrent qu'il s'agit très probablement de la phase finale de cette culture.
Une analyse pollinique a pu être réalisée sur le sédiment contenu dans le crâne de squelette A 15-61. Ce sédiment est entré dans le crâne bien après la décomposition du corps et est a priori postérieur à l'inhumation. On doit donc considérer cette analyse comme un peu plus récente que le dépôt du corps, mais elle appartient encore à cette phase d'utilisation du sépulcre : le sédiment entourant le corps et l'isolant de l'amas de pierre provenant du mur contenait encore quelques éléments de l'époque S.O.M.
213 grains ont été décomptés. Le tableau (tabl. 1) rassemble les genres et les familles découverts dans l'échantillon.
L'ensemble des pollens d'arbres ne totalise que 9,9 %. Les noisetiers (Corylus) sont dominants dans ce groupe, ils sont suivi par les pins (Pinus). On note également la présence
d'arbres thermophiles : chênes (Quercus) et tilleul (Tilia) qui sont les vestiges de la forêt sub-boréale.
Cette proportion extrêmement faible indique sans conteste un déboisement très important aux environs du site. Cette rareté du couvert forestier ne permet pas, au palynologue, de situer avec exactitude l'emplacement chronologique de l'échantillon18. Par contre, cette deforestation est un élément paléoethnographique très intéressant : les hommes préhistoriques avaient installé leur allée couverte en espace découvert, espace certainement beaucoup plus important qu'une simple clairière.
Les herbacées qui constituent, de ce fait, la partie prépondérante du spectre, indiquent quel type de végétation poussait autour du site. Elles montrent qu'il s'agissait d'une prairie à composées (52,4 %) associées à des graminées (29,6 %) parmi lesquelles un grain de céréale a été découvert. La présence de ce pollen de céréale suffît pour affirmer que des cultures céréalières étaient réalisées à cette époque et non loin du site, les pollens de ce groupe
18. L'importance du déboisement pourrait être interprétée, avec cependant certaines réserves, comme l'indication probable d'une phase tardive du S.O.M. dans ce site.
Gallia Préhistoire, Tome 18, 1975, 2.
