Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Eléments de réflexion pour une gestion plus cohérente d'un système anthropisé : exemple du littoral du delta du Rhône / Ideas on the more coherent management of an anthropised system : the example of the coasts of the Rhône delta

[article]

Année 1999 74-1 pp. 7-25
Fait partie d'un numéro thématique : Géographie des littoraux : la nature et les hommes
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 7

REVUE DE \7EOGRAPHIE DE LYON VOL 74 1/99

Serge SUANEZ

Géolittomer-Brest -UMR 6554 CNRS

François SABATIER

CEREGE- UMR 6635 CNRS

Eléments de réflexion pour une gestion plus cohérente d'un système anthropisé exemple du littoral du delta du Rhône

Propriété et usage du linéaire cotier

Un premier découpage administratif

* Pour l'ensemble des sigles, voir en fin d'article

Les épisodes tempétueux de la fin de l'année 1997 ont montré une fois de plus la grande fragilité d'une partie du littoral du delta du Rhône, relançant par la même occasion le débat sur la définition d'une gestion cohérente de cet espace (Paskoff, 1998a, 1998b ; Miossec, 1998 ; Hertel, 1998). Les dégâts perpétrés lors de ces événements ont particulièrement touché le littoral de la Petite Camargue et de Faraman. A ces endroits, le recul du trait de côte a pu atteindre plusieurs dizaines de mètres et, parfois, de façon catastrophique comme à Faraman.

Ces modifications géomorphologiques n'ont en soi rien d'exceptionnel ; la tempête cinquantennale de 1982 avait été bien plus dommageable (Blanc, 1985). Ces événements récurrents façonnent le littoral camarguais depuis 7 000 ans et contribuent ainsi à son évolution. Cependant l'histoire récente de la Camargue est marquée par une anthropisation accrue de la frange littorale. Cet élément joue aujourd'hui un rôle très important dans l'évolution géomorphologique du delta du Rhône qui ne se rapporte plus à un simple bilan morphosédimentaire. Celle-ci implique également de faire le bilan financier des dégâts occasionnés sur les biens matériels auxquels s'ajoute, dans certains cas, le préjudice moral direct ou indirect subi par les populations.

Certes, pour se protéger des agressions marines, l'homme a implanté toutes sortes d'ouvrages de défense littorale (épis, brise-lames, enrochements). Mais là aussi la polémique est vive, les uns optant pour la continuité d'une politique d'aménagement, les autres pensant que le "bétonnage" de la Camargue doit cesser, qu'une telle gestion est aujourd'hui très coûteuse et préjudiciable pour la valeur écologique et paysagère du milieu naturel. Comme le montre la complexité des débats, la position à adopter n'est guère aisée.

D'un point de vue géomorphologique, les actions à mener doivent avant tout s'inscrire dans un schéma interventionniste global. Les connaissances acquises sur la dynamique morphosédimentaire montrent que le littoral du delta du Rhône fonctionne comme une entité physique marquée par l'existence de cellules hydro- sédimentaires en relation les unes avec les autres. Toute intervention sur un des compartiments implique des conséquences sur le(s) compartiments) voisin(s). Si l'aménagement du linéaire côtier s'est toujours fait au coup par coup, de façon morcelée au gré des choix politiques et stratégiques des différents acteurs, la dynamique morphosédimentaire littorale, quant à elle, ne tient pas compte de ces découpages.

Loin d'apporter des réponses toutes faites en matière de politique à mener, cet article propose quelques éléments pouvant servir de base à une

réflexion plus approfondie. Dans un premier temps, nous ferons un état des lieux de l'appropriation et des activités du littoral camarguais afin de dégager les secteurs où l'intérêt socio-économique prédomine. Il conviendra ensuite de dresser un bilan des actions menées pour la protection de la frange littorale. Enfin, à partir de données dont nous disposons sur le fonctionnement hydro-sédimentaire actuel, nous proposerons différents scénarios prospectifs.

La prise en compte d'une gestion globale du linéaire côtier n'a jusqu'à présent fait l'objet d'aucune concertation visant à mettre en place une politique cohérente à l'échelle du delta. Cela tient à la difficulté de trouver un consensus capable de satisfaire les différents acteurs présents sur cet espace.

Le littoral camarguais représente environ 90 km de côtes sableuses qui s'étendent de la flèche de la Gracieuse à l'est de l'embouchure du Grand Rhône jusqu'au complexe de la Grande-Motte à l'extrémité de la flèche de l'Espiguette (fig. 1). D'un point de vue réglementaire ce linéaire côtier fait partie du DPM*. Cependant, dans le détail, on constate qu'il est morcelé en une multitude d'entités géographiques répondant à différents niveaux de gestion. Au découpage administratif s'ajoute celui dicté par la présence des différents acteurs (et des usages qui leur sont associés), bénéficiant pour la plupart d'un statut juridique particulier.

Avant toute chose, il convient de définir ce que nous entendons par le terme de "frange littorale". Elle regroupe le cordon dunaire, dont la préservation et les problèmes de gestion s'inscrivent dans la loi Littoral de 1986, et le DPM, comprenant l'estran et la dépression d'arrière plage (fig. 2). Toutefois, la délimitation du DPM en Camargue pose un problème qui mérite d'être soulevé. En effet, le texte de loi (arrêt Kreitmann du Conseil d'Etat du 12 octobre 1973) fixe la limite du DPM "au point où les plus hautes mers peuvent s'étendre en l'absence de perturbations météorologiques exceptionnelles", et ce, quel que soit le rivage. D'un point de vue géomorphologique, si l'on devait appliquer cette réglementation, le DPM dans le delta du Rhône, et sur bien des plages en Méditerranée, devrait se limiter à un estran très réduit, d'une dizaine de mètre de largeur, lorsque l'on sait que la dépression d'arrière plage n'est inondée qu'en période de tempête.

Un découpage territorial administratif important morcelle l'ensemble de la frange littorale, avec les

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw