Suivi du bilan de masse glaciaire par télédétection application au Glacier Blanc (Massif des Écrins, France) entre 1985 et 2000
Antoine Rabatel1, Jean-Pierre Dedieu2, Louis Reynaud3 1. Institut de Géographie Alpine, Université J. Fourier, 14bis avenue Marie Reynoard 38100 F-Grenoble rabatelantoine@yahoo.fr 2. Laboratoire TEO, CNRS UMR 5038. Université J. Fourier, 14bis avenue Marie Reynoard 38100 F-Grenoble jean-pierre.dedieu@ujf-grenoble.fr 3. Laboratoire de Glaciologie, LGGE-CNRS Université J. Fourier, F-Grenoble Louis.Reynaud@glaciog.ujf-grenoble.fr
Contexte
Le bilan de masse glaciaire B(t), représentant la mesure du gain ou de la perte en masse du glacier à l'échelle de l'année hydrologique (d'octobre à septembre), est un indicateur intéressant pour l'étude des variations climatiques. Effectivement, malgré des bilans nets b(t)=B(t) I S (bilans spécifiques pour chaque glacier de surface S) pouvant être très différents d'un glacier à l'autre, les fluctuations inter-annuelles de ce bilan fi(t)=b(t)-b(t) (ou valeur centrée) sont très voisines (Fig. I), (Letreguilly 1984, Six 2000) et ce sur de vastes régions montagneuses où les variations climatiques sont souvent très marquées.
De ce fait, mesurer le bilan de masse a un double intérêt :
- Connaître les actions directes du climat sur les glaciers à l'échelle annuelle.
- Connaître le signal d'entrée du système de fluctuations glaciaires et :
- passer à l'étude des mécanismes d'évolution des glaciers.
- prévoir les fluctuations des glaciers et de les appliquer à l'aménagement du domaine glaciaire.
Or, pour des raisons de logistique et de coût, seuls quelques glaciers dans le monde font l'objet d'un suivi régulier sur le terrain (5 en France, Fig. 2).
Nous avons donc cherché à utiliser les ressources de la télédétection qui propose depuis une vingtaine d'années une archive d'images très attractives, recouvrant de vastes étendues (Bindschadler 1998, Konig and others 2001, Massom 1995).
Le but de ce travail consiste alors à voir comment la télédétection peut contribuer au calcul des fluctuations du bilan de masse (Dedieu et Reynaud 1992), et dans le cas de résultats intéressants, permettre d'élargir la mesure d'une donnée à l'échelle d'un massif.
REVUE DE GÉOGRAPHIE ALPINE 2002 №3