LA REVOLTE DU MARQUIS DE PRIEGO A GORDOUE

EN 1508

UN SYMPTOME DES TENSIONS D'UNE SOCIETE URBAINE

Par John EDWARDS de l'Université de Birmingham (Angleterre)

Selon la tradition, l'Espagne — et surtout la Castille — présente l'image d'une fragmentation et d'un désarroi qui ne terminent que comme résultat de l'œuvre unificatrice des Rois Catholiques, Ferdinand et Isabelle. Cependant, on remarque, dans les ouvrages généraux qui traitent de cette époque \ que les années du commencement du XVIe s., surtout après la mort d'Isabelle en novembre 1504 sont négligées. Les documents pour l'histoire de Cordoue à cette époque 2 démontrent les limites de la réussite des Rois Catholiques à unifier l'Andalousie de l'ouest sous la domination de la Couronne de Castille.

La révolte de 1508 à Cordoue est courte mais violente. Un jeune noble, le premier marquis de Priego, Don Pedro Fernandez de Côrdoba, doyen de la noblesse cordouane, hérite de son père — le protagoniste des guerres civiles du règne d'Henri IV et le héros de la guerre de Grenade, Don Alonso de Aguilar — l'office de magistrat «alcalde mayor» de Cordoue. Les Rois Catholiques, dans leur travail de pacification en Andalousie, qui commença avec leur visite de 1477, avaient expulsé de la ville les nobles qui tenaient cet office et celui de connétable «alguacil mayor», qui étail limité effectivament aux comtes de Cabra, rivaux de la maison dJ Aguilar. Pour remplacer l'autorité noble dans la ville, Ferdinand et Isabelle reintroduisirent d'une façon systématique le «corregidor» comme représentant impartial de la Couronne.